• de Film Francais

    A la base, une idée de scénario séduisante: organiser la confrontation entre deux icônes du cinéma fantastique contemporain, à savoir l'alien et le predator. A l'arrivée, un résultat plus que mitigé au regard des franchises d'origine et qui ne pourra que décevoir les fans.
    Un satellite de Charles Bishop Weiland detecte une activité calorifère anormal sous la banquise. Il décide alors d'envoyer une équipe sur place pour étudier le phénomène sans se douter qu'elle va se retrouver au centre d'un conflit opposant deux races extraterrestres particulièrement hargneuses.
    La première erreur commise dans le film c'est de ramener les humains à un semble rôle de couveuse: porter les aliens qui seront les futures proies de jeunes predators. Cela revient à faire l'impasse sur les deux PREDATOR qui faisaient de l'être humain une proie particulièrement motivante. Nous en arrivons donc à la deuxième erreur. Le film se déroule de nos jours (il se veut une séquelle aux deux PREDATOR et une préquelle à la série des Alien) et les Predator visitent notre planète depuis quelques millénaires. Or, visiblement, aucun humain ne semblent être au courant de leur présence. Danny Glover et Arnold Schwarzenegger ont pourtant affronté ce super chasseur. Il est difficile de croire qu'un homme aussi riche et influent que Weiland ne soit pas au courant de ces faits. La troisième erreur est d'avoir beaucoup trop édulcoré la violence qu'un tel film aurait imposé, même si j'ai bien conscience que cela l'aurait coupé d'un important public qu'il fallait absolument séduire!
    pour le rentabiliser. N'oublions pas en effet que le dernier Alien et le deuxième Predator n'avaient reçu, en dépit de leurs qualités, qu'un accueil mitigé. Toutefois, l'expérience a toujours montré qu'une telle position ne faisait pas bon ménage avec des films fantastiques. Le résultat est que l'on obtient des predators particulièrement "soft", c'est à dire sans cadavres dépecés, sans trophées...bref, loin d'inspirer la crainte à défaut de peur. Les Aliens ne sont pas mieux lotis avec à peine un plan de "Chest Burster" à la milite du subliminal (pauvre Agathe de la Boulaye). De même, le faciès des predators est beucoup moins effrayant que dans les films d'origine. Il s'agit sans doute de susciter une certaine sympathie à l'égard d'un extraterrestre qui était pourtant, par le passé, un tueur impitoyable. Tous ces détails montrent bien la volonté de faire un film uniquement commercial orienté grand public et reniant totalement les matériaux originaux dont il s'inspire.
    Paul Anderson a écrit et réalisé le métrage et montre les mêmes faiblesses que dans Resident Evil: du gore propre et une manière de filmer qui ne fait que trahir l'histoire et les personnages. Pourtant, c'est un garçon compétent, on se souvient de Mortal Kombat (la seule adaptation réussie d'un jeu vidéo) et surtout d'un Event Horizon particulièrement flippant. Même le début de Soldier était plutôt réussi. Il est jeune et il peut encore se resaisir. Toutefois, il faudrait qu'il s'arrête de s'autoproclamer fan de la première heure de tel ou tel sujet s'il n'arrive pas à le prouver de manière plus convaincante dans ses prochaines réalisations. N'est pas Guillermo del Torro qui veut !
    Bon, vous aurez tous compris que j'ai été particulièrement déçu par ce film et que je ne lui mets 2 que par respect des sagas originales. Il aura au moins eu le mérite de remettre en lumière deux monstres mythiques.


  • "La marche de l'empereur" se laisse regarder sans prétentions aucune, avec le seul désir de nous faire partager une passion: celle de l'auteur. On peut certes souligner que ce dernier a dû, avec son équipe, passer une légère année dans un froid (entre -40 et -90° celcius) constant pour voler quelques images assez sublimes.
    L'histoire pourrait se résumer en quelques lignes, car rien n'est vraiment complexe, mais pour la première fois un pseudo reportage devient une épopée.
    On se plaît donc à découvrir avec lenteur cette fresque polaire, mais avec un certaine fraicheure aussi. Si on est certes dérouté dans les premières minutes par l'alliance avec les compositions d'Emilie Simon, c'est pour mieux se faire surprendre par la suite. En effet le film prend une forme inhabituelle qui finalement s'écarte du documentaire. Le tout obtient une certaine unité magique, émouvante, drôle et tragique au fur et à mesure de son avancement.
    Là où le film pêche, et beaucoup vous le diront, c'est l'ajout de la voix-off. En effet quelques trois personnes parlent pour toute la communauté manchot, illustrant femme, homme et enfant. Dommage que cela prenne un ton plutôt niais et risible. Cela fait certes office de repères, pour rendre moins flou le comportement de ces bêtes, cela n'empêche pas de trouver surprenant, presque navrant le résultat.
    Certes, la technique rattrape cette lacune, pour finalement nous offrir un documentaire digne d'interêt. Un documentaire qui prend son temps, avouns-le. Mais cette chronologie est investie dans un travail graphique où l'image joue avec le son, où chaque plan est une composition et où visiblement le réalisateur s'est fait plaisir.
    Il en est de même pour nous.






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